Un centre de béliers Belle Ile en création pour sauver la race Belle Ile

Contrairement au LDB, la sauvegarde du BI est partie d’un patrimoine génétique très restreint.

Pour y remédier, une « gestion collective » de la race a été préconisée dès juillet 2000 dans un article de la « lettre du CRAPAL » signé Xavier Malher et Régis Fresneau.

Il a fallu beaucoup de temps pour que cette gestion collective prenne forme :

- lancement du registre zootechnique en 2014 avec la création de la commission Belle-Ile, à l’occasion du stage d’Arthur Touboulic ;

- puis les visites régulières des troupeaux à partir de 2019 avec la contribution décisive de Circé Bayard, apprentie au CRAPAL.

La meilleure connaissance des animaux, des élevages et des éleveurs rendue possible par la mise en place de ces outils dans le cadre de l’OS ROB a mis en évidence les deux problèmes qui menaçaient gravement l’avenir de la race : les croisements (accidentels ou d’absorption) et la forte consanguinité des reproducteurs.

Le choix de la voie mâle pour améliorer les choses s’est imposé suite à la formation « génétique et sauvegarde » d’octobre 2018 et l’intervention de Coralie Danchin de l’IDELE.

En 2020 le travail sur la pépinière de béliers a commencé au sein de la commission. Retardée par le COVID, la pépinière est devenue réalité en 2021 sur le site de Saint Gildas des Bois. Cette initiative et son lien avec une structure de réinsertion – Accès-Reagis, a valu à l’association DAV le troisième prix du concours national de la fondation du patrimoine pour l’agrobiodiversité animale 2021.

Après 4 années de fonctionnement, et un changement de localisation, on s’est rendu compte que la pépinière n’était pas suffisante pour mettre en œuvre le brassement génétique nécessaire pour sortir d’une consanguinité persistante.

En septembre 2024, le Conseil de race a validé la création d’un véritable « centre de béliers », inspiré du modèle de gestion des taureaux dans la race maraichine.

L’association devient propriétaire d’un lot important de béliers, et les prête aux éleveurs, en fonction de leur éloignement génétique des familles de femelles présentes dans les élevages.

En retour, l’éleveur bénéficiaire du prêt de bélier « rend » un agneau mâle issu de la saillie. Celui-ci viendra enrichir la réserve de mâles de l’association.

Le Conseil d’administration de DAV a donnés son feu vert à ce projet, ainsi que les moyens nécessaires à l’acquisition d’une dizaine de béliers en 2025.

Lors du Conseil de race du 06 novembre, les modalités pratiques des placements et des acquisitions ont été définies. Elles feront l’objet d’un contrat entre l’éleveur et l’association.

Le bélier « prêté » sera placé pour une durée déterminée, moyennant une participation de 50 €. En retour, l’éleveur s’engagera à fournir un agneau mâle issu de ce bélier, et choisi par le Conseil. L’agneau sera acheté au tarif de la pépinière.

L’objectif est d’arriver à une trentaine de béliers fin 2025.