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Belle Ile
Rustique et très bon herbager, le Mouton de Belle-Ile est taillé pour l’élevage en plein air. Les agnelages se font facilement : les agneaux sont résistants et naissent « lainés », ce qui permet des mises bas en plein air.
La croissance lente des agneaux permet d’obtenir une viande fine et savoureuse, particulièrement recherchée par les consommateurs.
La prolificité des naissances, ainsi que la capacité des agneaux d’atteindre des poids de carcasse supérieurs à 20kg permettent un très bon niveau de productivité des élevages. Compte tenu du poids des agneaux produits, les éleveurs peuvent commercialiser leurs carcasses en vente directe, mais aussi via les « circuits longs », ce qui sécurise la création des nouveaux ateliers par les jeunes éleveurs.
Son moindre « intérêt » pour l’écorce des arbres lui permet d’être utilisé pour « nettoyer » les vergers, les parcours, etc…
La laine des Belle-Ile est fine, peu jareuse, avec des brins longs : elle est recherchée pour la transformation en laine feutrée et en fil. Plusieurs éleveurs professionnels valorisent ainsi toute la laine issue de leur élevage.
Le Mouton de Belle-Ile est d’un caractère très sociable. Cela facilite grandement les manipulations au niveau de l’élevage. Il est apprécié dans les lieux recevant du public, dans les fermes pédagogiques, ou même lors de spectacles, comme la cinéscénie du Puy du Fou.
La découverte de la race
Au milieu des années 80, le Docteur Lebigre, vétérinaire nouvellement installé sur Belle-Ile, remarque dans des petits élevages familiaux des moutons bien différents des moutons de races bouchères installés plus récemment dans les grands élevages de l’Ile. En plus d’un phénotype original, l’hyper-prolificité des brebis était la caractéristique commune à ces petits troupeaux.
Une étude plus poussée réalisée en collaboration avec l’école vétérinaire de Nantes en la personne du Pr X Malher permettra d’identifier cette race comme la « race de deux », ancienne race bretonne que l’on croyait disparue.
L’hyper prolificité intéresse les chercheurs
Un programme de recherche est lancé à l’école vétérinaire de Nantes sur les bases génétiques de l’hyper prolificité du mouton de Belle-Ile. Un troupeau est créé à cet fin à la fin des année 80. Le travail de recherche dura 10 ans et conclut à l’existence d’un gène majeur agissant sur la taille des portées et le taux d’ovulation*. Avec l’arrêt de son financement, la recherche s’est arrêtée.
*Cette hypothèse a été confirmée en juillet 2015 par Loys Bodin, directeur de recherche à l’INRA de Toulouse. La mutation est située sur le gène BMP15n. La moitié du cheptel de l’époque avait été prélevé.
Loys Bodin et Xavier Malher
La race Belle-Ile prend corps
Rebaptisée « race Belle-Ile » par Xavier Malher, la « race de deux » retrouve une nouvelle existence.
Louis Reveleau, alors zootechnicien à la bergerie de Rambouillet, visitera de nombreux élevages, à partir de fin 1998, pour déterminer la permanence des phénotypes de la race.
L’existence de la race sera plus tard validée par l’étude de l’Institut de l’élevage dans le cadre du projet Div’Ovin en 2001.
Le lancement de la sauvegarde
L’essentiel de la sauvegarde s’est fait avec le redéploiement du troupeau de l’école vétérinaire, totalement replacé avec l’aide du CRAPAL chez de nouveaux éleveurs.
1998 : la création du Conservatoire des Races Animales en Pays de la Loire (CRAPAL) a joué un rôle déterminant dans la sauvegarde du Belle-Ile comme de l’ensemble des races locales de la région ligérienne. (annexe 6) Saluons le dynamisme militant de son animateur de l’époque, Régis Fresneau et la présence dévouée de son président le Pr Bernard Denis de l‘école Vétérinaire de Nantes à la fois grand érudit et patient pédagogue.
2004 : Avec un fort soutien du CRAPAL, l’association Denved ar Vro voit le jour dans le but de mener la sauvegarde et de promouvoir la valorisation des deux races bretonnes nouvellement redécouvertes : la race Belle-Ile et la race Landes de Bretagne.
Au départ, le travail de sauvegarde s’est organiser selon deux axes principaux : Développer le nombre des élevages, et promouvoir la valorisation de leurs produits.
Avec le développement des élevages, la nécessité d’une gestion collective de la génétique s’est révèlée indispensable. Ce dernier point était particulièrement important pour le Belle-Ile qui dès le départ souffrait d’une consanguinité rarement égalée.
2014 : Premier travail d’inventaire des animaux présent dans les élevages de l’époque. A l’initiative de Régis Fresneau, alors animateur du CRAPAL, avec l’aide de Coralie Danchin de l’Institut de l’Elevage, Arthur Touboulic à l’occasion de son stage de BTS, lance les bases d’un registre zootechnique de la race Belle-Ile. Pour accompagner ce travail et pour l’inscrire dans la durée, une commission permanente, « la commission Belle-Ile », composées d’éleveurs engagés est mise en place.
2019 : Année Importante
Sous la tutelle de Julien Grayo, nouveau coordinateur du CRAPAL, une étudiante de licence en contrat d’apprentissage, Circé Bayard, va animer un travail de redéfinition du standard de la race. La moitié des éleveurs de l’époque participeront aux réunions.
Elle va lancer également, avec l’aide des membres de la commission BI les premières visites de qualification des animaux.
17/09/2019 : Création de l’OS ROB (Organisme de Sélection des Races Ovines Bretonnes) par deux membres fondateurs : le GEMO (Groupement des éleveurs de Moutons d’Ouessant), et Denved ar Vro, pour les races Belle-Ile et Landes de Bretagne. Jean-Louis Langlais, actuel président de l’OS ROB a été et reste le pilier de cette initiative courageuse.
En même temps que la mise en place de l’OS, un temps d’« animateur technique » détaché du CRAPAL, est venu renforcer de manière déterminante le travail des bénévoles de l’association.
Décembre 2024 : Le dossier d’agrément est déposé auprès du ministère, pour les races Ouessant et Belle-Ile : dix ans après la mise en place du premier registre de la race Belle-Ile.
On doit à Florence Brosset, notre animatrice technique la finalisation de cet ouvrage remis sur le métier à de nombreuses reprises.
L’OS vient finaliser et officialiser le travail de la commission qui va devenir en 2023 un « Conseil de race » dans les statuts modifiés de l’association Denved ar Vro.
Gestion de la voie mâle : de la pépinière au Centre de béliers
La connaissance des lignées a permis de mettre en place une gestion collective de la voie mâle.
Depuis 2021 une pépinière de béliers accueille les agneaux mâles offrant une génétique intéressante et leur évite de partir à la boucherie. Cette initiative a valu à Denved ar Vro le troisième prix du concours national de la fondation du patrimoine pour l’agrobiodiversité animale 2021.
Face à une consanguinité persistante, le Centre de bélier est créé fin 2024. L’association devient propriétaire d’un lot important de béliers, et les « prête » aux éleveurs en fonction de leur compatibilité avec les familles des femelles présentes dans les élevages.
Evolution des effectifs Belle-Ile
|
1998 |
2010 |
2020 |
Fin 2023 |
Nombre de brebis |
67 |
284 |
1150 |
1390 |
Nombre d’élevages |
15 |
43 |
75 |
85 |